
Le métier d’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse, à mi-chemin entre l’éducatif et le judiciaire, est une profession passionnante pour ceux qui souhaitent se sentir utiles et exercer un emploi tourné vers les autres. Si vous cherchez à savoir comment devenir éducateur PJJ, vous trouverez ici un guide détaillé de toutes les façons qui vous permettront de réaliser votre objectif.
Il existe cinq façons de devenir éducateur PJJ, ainsi qu’une option moins connue que vous découvrirez à la fin de l’article :
- Le concours externe
- Le concours interne
- Le concours sur titre
- Le concours 3e voie
- Devenir contractuel
Chacune a ses avantages et ses inconvénients. Dans tous les cas, si vous souhaitez devenir titulaire, vous devrez passer un concours. Si vous réussissez, vous intégrerez la fonction publique d’État au sein du Ministère de la Justice.
Vous commencerez alors la formation d’éducateur qui dure 18 mois et se déroule en partie à l’École Nationale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à Roubaix.
Devenir éducateur PJJ en passant le concours externe
Le concours externe se déroule en deux étapes et comprend trois épreuves. Il est national et vous êtes en compétition avec des candidats de toute la France. Ce concours est accessible aux candidats titulaires d’un diplôme équivalent à bac +3. La plupart des diplômes de ce niveau en lien avec le droit, le travail social ou le sport sont acceptés. La liste exacte est disponible aux pages 5 et 6 de ce document.
L’écrit

L’épreuve écrite dure au maximum 4 heures. On vous donne le dossier d’un jeune, contenant une vingtaine de pages et différentes informations sur un adolescent suivi dans le cadre pénal. Le dossier peut inclure des rapports éducatifs ou psychologiques, des jugements et des rapports d’investigation sur sa situation, ainsi qu’une enquête sociale approfondie. À partir de ce dossier, vous devez rédiger une note de synthèse.
L’objectif de cette épreuve est d’apprécier vos compétences en écriture. Vous devez rédiger une synthèse de la situation du jeune, de ses problématiques et proposer des actions éducatives pertinentes. Comme si vous étiez un éducateur envoyant un rapport au juge des enfants.
Vous êtes ensuite noté sur 20, avec un coefficient de 4. En fonction du résultat, vous pouvez accéder à l’épreuve suivante ou non.
Comment réussir cette épreuve ?
Pour réussir cette épreuve, il est recommandé de s’entraîner en rédigeant des notes de synthèse à partir de sujets d’examen précédents. En effet, même si le sujet change, la méthode est toujours la même. Soyez attentifs à la présentation de votre copie, car certaines copies peuvent être difficilement lisibles pour le correcteur. La rédaction doit également être soignée, car la syntaxe et l’orthographe sont évaluées.
Retrouvez notre article dédié à l’épreuve écrite.
Pour votre écrit, il est conseillé de suivre un plan clair et structuré. Dans une première partie, synthétisez les informations les plus importantes sur la situation du jeune, en abordant les thématiques suivantes : sa famille, son insertion/scolarité, sa santé et son parcours judiciaire. Dans un deuxième temps, proposez un plan d’action en lien avec les problématiques que vous avez identifiées. Comment allez-vous travailler sur les difficultés que rencontre le jeune avec son père, par exemple ? Comment allez-vous aider le jeune à faire face à sa consommation régulière d’alcool ? Détaillez votre implication dans ce que vous proposez et expliquez clairement les actions que vous allez mettre en place. Si vous souhaitez qu’un suivi psychologique soit mis en place, précisez comment vous allez contribuer à cela, à quel moment, dans quel lieu et pourquoi vous avez choisi cette option.
L’oral
L’épreuve orale est elle même constituée de deux sous-épreuves.
L’entretien avec le jury

Concernant l’épreuve orale, vous disposez de dix minutes pour présenter votre parcours et vos motivations pour devenir éducateur. Vous pouvez opter pour une présentation chronologique de vos expériences, mais il est important de la rendre vivante et intéressante en utilisant différentes intonations et en partageant des anecdotes marquantes si vous en avez. Il est également important de montrer que vous avez préparé votre oral en vous approchant des dix minutes imparties, sans les dépasser.
Ensuite, vous avez environ vingt minutes pour échanger avec le jury. Ils vont vous interroger sur votre parcours, vos motivations et vos connaissances initiales, mais également vous présenter des mises en situation pour évaluer votre aptitude et vos capacités de réflexion. Le jury est composé de professionnels de la justice des mineurs, tels que des éducateurs, des chefs de service, des directeurs, des psychologues et des magistrats.
Retrouvez notre article complet dédié à l’épreuve orale.
Cette épreuve est coefficient 6, c’est à dire autant que la table ronde et l’écrit réunis.
Comment réussir cette épreuve ?
Il est important de bien préparer cette épreuve, qui est essentielle du fait de son haut coefficient. Pour cela, vous pouvez d’abord vous entraîner à présenter votre parcours de manière dynamique et vivante, en utilisant des exemples concrets et en expliquant clairement votre motivation pour devenir éducateur. Vous pouvez également vous renseigner sur les différents profils et parcours de professionnels de la PJJ, ainsi que sur les enjeux et les problématiques du secteur.
Dans un second temps, vous allez vous préparer aux questions que le jury va vous poser. Elles seront de trois types :
Les questions sur vous : le jury cherchera à mieux vous connaître en vous interrogeant sur votre parcours, vos motivations pour travailler avec des mineurs sous main de justice, ainsi que votre expérience. Préparez-vous à donner des exemples concrets pour appuyer vos propos.
Les questions théoriques en lien avec le métier d’éducateur PJJ : vous devrez montrer que vous avez une bonne connaissance de la PJJ, des droits et devoirs du fonctionnaire, du code de justice pénale des mineurs, des structures de la PJJ. N’hésitez pas à vous entraîner à répondre à des questions précises sur ces sujets. Les jury aiment aussi beaucoup interroger les candidats sur la laïcité.
Les mises en situation : le jury vous soumettra des cas pratiques pour évaluer votre capacité à réfléchir et à prendre des décisions en tant qu’éducateur PJJ. Il ne s’agit pas nécessairement de trouver la solution parfaite, mais plutôt de montrer votre façon de penser et de raisonner. Le jury sera attentif à la manière dont vous sollicitez votre équipe, comment vous faites intervenir la loi, et comment vous vous comportez en tant que fonctionnaire d’État.
Voici quelques exemples :
- Vous travaillez dans une UEAJ, vous surprenez un jeune qui fume du cannabis, comment réagissez-vous ?
- Vous travaillez en milieu ouvert, un jeune que vous suivez est sous contrôle judiciaire et ne respecte pas son obligation de soins. Comment réagissez-vous ?
- Vous travaillez en foyer de nuit seul, un jeune rentre de fugue à 2 heures du matin et vous demande à manger. Que faites-vous ?
La table ronde

Lors de cette épreuve, vous serez en groupe avec 4 ou 5 autres candidats et vous tirerez au sort un sujet sur lequel vous devrez discuter ensemble. L’objectif est de proposer une ou plusieurs solutions à un problème donné en simulant une réunion d’équipe.
Par exemple, vous faites partie d’une équipe dans un foyer pénal et vous devez réfléchir à comment accueillir au mieux une nouvelle jeune fille dans un groupe composé uniquement de garçons.
Le jury sera présent pour observer votre positionnement dans le groupe, votre capacité à argumenter vos propositions, votre écoute et votre participation. La durée de cette épreuve est d’environ trente minutes. Elle est suivie d’un entretien individuel avec un membre du jury pour discuter du déroulement de l’épreuve. Cette épreuve a un coefficient 2.
Comment réussir cette épreuve ?
Pour réussir cette épreuve, il est essentiel de savoir se positionner au sein du groupe et d’être capable d’argumenter vos idées sans pour autant écraser les autres. Il est également important de prendre du recul sur le sujet et d’analyser les différentes conséquences de chaque solution proposée. Plutôt que de proposer des solutions dès le début, vous pouvez donc commencer par réfléchir ensemble aux enjeux de la question posée. Vous devez participer activement aux échanges, en vous efforçant d’apporter une réelle valeur ajoutée à la discussion. N’hésitez pas à exprimer votre désaccord de manière respectueuse et à encourager la participation des autres candidats en leur demandant leur avis. Enfin, restez attentif aux autres membres du groupe et à leur point de vue.
Devenir éducateur PJJ en passant le concours interne
Le concours interne permet aux personnes ayant déjà acquis une expérience de travail de 4 ans dans la fonction publique de devenir éducateurs PJJ. La Liste exacte des métiers est disponible à la page 6 de ce document.
Les épreuves du concours interne sont identiques à celles du concours externe, mais avec quelques différences importantes à noter. Tout d’abord, vous serez en concurrence avec les autres candidats au concours interne. Les place disponibles sont en général moins nombreuses que pour le concours externe. Cependant, le nombre de candidats est également réduit, ce qui peut être un avantage. Contrairement au concours externe, vous n’avez pas besoin d’un diplôme pour vous présenter. Si vous réussissez, vous intégrerez la formation statutaire en compagnie de ceux qui ont réussi le concours externe.
Devenir éducateur PJJ en passant le concours 3e voie

Le concours 3ème voie est destiné aux candidats ayant travaillé en tant que salariés ou bénévoles dans le secteur privé que ce soit dans une entreprise ou une association, ainsi qu’aux élus. Vous devez avoir travaillé 5 ans au cours des 10 dernières années. Vous ne pouvez pas avoir été fonctionnaire, magistrat, agent public ou militaire durant cette période.
Les épreuves sont identiques à celles du concours externe, avec toutefois quelques différences :
- Vous êtes en concurrence avec les autres candidats de la voie 3ème concours.
- Aucun diplôme n’est exigé.
- Si vous êtes admissible à l’oral, vous devrez remplir un dossier de reconnaissance des acquis professionnels (RAEP).
- Les coefficients des épreuves sont différents : 3 l’écrit, 4 pour l’entretien avec le jury et 2 pour la table ronde.
Si vous réussissez ce concours, vous suivrez la même formation que les éducateurs PJJ recrutés en externe et interne.
Devenir éducateur PJJ en passant le concours sur titre
Ce concours est ouvert principalement aux candidats titulaires d’un Diplôme d’État d’Éducateur Spécialisé (DEES). Il présente deux avantages majeurs : une formation accélérée et une intégration rapide dans le poste. Certains diplômes comme celui d’assistant(e) social(e) ou certaines expériences professionnelles peuvent permettre de passer ce concours. Vous devez effectuer une demande de reconnaissance d’équivalence, plus d’informations ici.
L’épreuve
Le concours sur titre consiste en un entretien oral avec le jury. Tout d’abord, le candidat présente brièvement son parcours, son expérience ainsi que ses motivations en l’espace de 10 minutes. Ensuite, le jury pose des questions et soumet un cas pratique. L’objectif est d’évaluer les connaissances du candidat sur la justice des mineurs et sa capacité de réflexion. Cette étape dure 45 minutes.
Si vous êtes admis, vous êtes affecté à un poste dès la rentrée de septembre selon votre rang de classement. Vous êtes alors éducateur stagiaire pendant un an. Vous bénéficiez également d’une formation d’adaptation de 6 semaines à l’ENPJJ.
Ce concours représente une opportunité intéressante pour les titulaires du DEES. En effet, la formation accélérée et l’intégration rapide dans le poste peuvent être très attractives pour certains candidats.
Être contractuel à la PJJ
Si vous souhaitez devenir éducateur à la PJJ, une autre possibilité est de postuler à une offre d’emploi en tant que contractuel. Vous serez alors en CDD et n’aurez pas le statut de titulaire. Cette expérience peut être un tremplin pour votre carrière et vous permettre de passer le concours interne par la suite.
Les postes de contractuels sont souvent proposés dans les services d’hébergement, mais aussi parfois en milieu ouvert et en détention. Les postes d’insertion sont plus rares.
Passer le concours externe sans diplôme (bonus)
En principe, pour passer le concours externe, vous devez être titulaire d’un diplôme Bac +3 reconnu par l’Etat. Toutefois, il existe deux exceptions à cette règle :
- Vous êtes un sportif de haut niveau
- Vous êtes parent de trois enfants
Si vous êtes dans l’un de ces cas, vous pouvez tenter votre chance au concours sans diplôme. Dans tous les cas, il faudra travailler dur et être motivé pour réussir.
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