L’épreuve écrite du concours d’éducateur PJJ [2024]

Épreuve écrite éducateur PJJ

L’épreuve écrite aussi appelée épreuve d’admissibilité est la première étape du concours d’éducateur PJJ. Vous découvrirez dans cet article son fonctionnement et des conseils pour la réussir.

Description de l’épreuve écrite du concours d’éducateur PJJ

L’épreuve écrite du concours d’éducateur PJJ consiste en une note de synthèse. On vous donne le dossier d’un jeune, c’est une situation réelle dans laquelle les noms et lieux ont été changés par soucis d’anonymat. Le dossier comporte une vingtaine de pages et différentes informations sur cet adolescent suivi dans le cadre pénal. Vous y trouverez divers rapports éducatifs ou psychologiques et d’autres documents sur sa situation. Le plus souvent il est constitué d’au moins une enquête sociale plus ou moins approfondie.

L’idée est, qu’à partir de ce dossier, vous rédigiez une note de synthèse. L’objectif de cette épreuve est d’apprécier vos compétences à l’écrit. On vous met dans la peau d’un éducateur PJJ faisant la synthèse d’une situation et proposant un projet éducatif pour la situation d’un jeune. Votre copie est notée sur 20, vous avez quatre heures. En fonction du résultat, vous pouvez accéder à l’épreuve suivante ou non. Généralement, la note minimale pour être sélectionné à l’oral se situe aux alentours de 10/20.

Comment réussir l’épreuve écrite du concours d’éducateur PJJ ?

La note de synthèse est une épreuve presque mécanique. Même si le sujet change, la façon de faire est toujours la même. Vous devez donc vous entraîner à partir des sujets des années précédentes. Soyez attentifs à la présentation de votre copie, certaines sont parfois difficilement lisibles pour le correcteur. La rédaction doit également être soignée, des points sont attribués à la syntaxe et à l’orthographe. Voici quelques étapes à suivre quand vous serez face à votre sujet.

Lire les consignes et analyser les documents

Commencez par lire attentivement la consigne de l’épreuve afin de bien comprendre ce qui est attendu de vous. D’une année sur l’autre, elle peut varier légèrement. Par exemple, certaines années, on vous demande d’écrire au magistrat. D’autres fois, c’est un écrit destiné à votre chef de service. Prenez donc le temps de bien lire l’intitulé de départ.
Ensuite, analysez les documents fournis pour la note de synthèse. Identifiez les éléments les plus pertinents et les informations clés. Je vous conseille de surligner d’une couleur tous les passages qui concernant la situation familiale et la personnalité du jeune, d’une autre couleur les éléments concernant l’insertion, d’une autre les éléments autour de la santé et enfin d’une dernière tout ce qui concerne sa situation judiciaire. Cela vous sera très utile par la suite et vous fera gagner du temps.

Préparer votre plan

Avant de commencer à rédiger, vous devez avoir un plan clair et cohérent. Je vous conseille d’utiliser un plan type. Voici une proposition de plan type efficace pour cette épreuve.

L’introduction

Pour commencer votre écrit, vous pouvez résumer brièvement les éléments de contexte donnés dans la consigne. Voici un exemple « Notre UEMO intervient auprès de Jean depuis le xx.xx.2015 dans le cadre d’une mesure éducative judiciaire provisoire prononcée le xx.xx.2022. Nous allons dans un premier temps vous présenter la situation de ce jeune. Ensuite, nous vous proposerons un projet éducatif en adéquation avec l’analyse que nous faisons de cette situation. »

Première partie : la synthèse de la situation du jeune

La première partie de votre écrit doit fournir une vision claire de la situation du jeune sur tous les plans. Vous devez synthétiser les informations contenues dans le dossier et mettre en avant les éléments principaux concernant le jeune et sa famille, sa scolarité, sa situation sur le plan sanitaire et son parcours judiciaire.

Situation familiale et personnalité

Rassemblez ici toutes les informations relatives aux ressources et aux difficultés familiales du jeune. Parlez des personnes importantes pour le jeune dans la situation : parents, grands-parents, frères et sœurs… et évoquez leur implication, positive ou négative, dans la situation. Ensuite, parlez des principaux traits de personnalité du jeune. Est-il impulsif ou influençable ? Est-il en lien avec les services éducatifs et les adultes de manière générale ?

Scolarité et insertion

Résumez le parcours scolaire et professionnel du jeune en mettant en avant ce qui a fonctionné ou non et en expliquant les raisons si vous les connaissez. Parlez des difficultés rencontrées dans les établissements scolaires s’il y en a : absences, problèmes de comportement, renvois, changements répétés d’établissements scolaires…

Santé

Répertoriez ici tous les éléments relatifs à la santé physique et psychologique du jeune. La santé mentale revêt souvent une importance cruciale, les jeunes pris en charge par la PJJ rencontrent fréquemment des difficultés significatives sur le plan psychologique. Les éventuelles consommations de substances toxiques, telles que l’alcool ou le cannabis, les addictions et les comportements à risque doivent être mentionnés dans cette partie. Si le jeune présente un handicap, il est important de le mentionner, car cela peut avoir un impact important sur son insertion.

Parcours judiciaire

Ici l’idéal est de résumer par ordre chronologique le parcours judiciaire du jeune, en parlant aussi bien des mesures de protection de l’enfance que des mesures pénales.

Deuxième partie : les propositions éducatives

Dans un deuxième temps, vous allez analyser les informations que vous avez recueillies dans la première partie, en dégager des problématiques et proposer des actions éducatives pour travailler sur ces dernières. Le plan va être similaire à la première, sauf que vous enlevez la partie sur le parcours judiciaire et la remplacez par un éventuel travail sur les faits : situation familiale, scolarité / insertion, santé / travail sur les faits commis par le jeune.

Pour chacune de ces sous parties, expliquez comment vous allez travailler sur les difficultés que rencontre le jeune. Détaillez votre implication dans ce que vous proposez. Si vous souhaitez qu’un suivi psychologique soit mis en place, expliquez comment vous allez contribuer à cela, à quel moment, dans quel lieu, etc.

Vous devez aussi expliquer pourquoi vous mettez ces actions en place. Pour cela, servez-vous des informations de la première partie et analysez les. Par exemple « Le comportement de Jean se dégrade à chaque fois qu’il rentre dans son quartier depuis plusieurs années. Je pense qu’il est nécessaire qu’il soit éloigné de son domicile au moins temporairement. Cela pourrait passer par un séjour de rupture. Pour cela, je compte contacter plusieurs établissements de placement qui proposent ce type de projet. Je vais prendre attache avec le chef de service par téléphone et lui proposer de le rencontrer avec le jeune dans le cadre d’une préadmission« .

Vous pouvez faire plusieurs propositions d’action, faites en sorte qu’elles soient les plus réalistes possibles et correspondent à ce que vous connaissez du travail d’un éducateur en milieu ouvert. Vous pouvez proposer de rencontrer le jeune et sa famille une fois, peut-être deux fois chaque mois, au delà c’est trop. Un éducateur PJJ à temps plein en milieu ouvert a la charge d’environ 25 jeunes, il doit donc gérer son temps. Pensez également que vous n’êtes pas seul, vous pouvez faire intervenir d’autres membres de votre équipe : psychologue, assistante sociale, chef de service pour un recadrage. Il est aussi souvent intéressant de travailler avec des partenaires extérieurs : CMP, associations, mairie…

La conclusion

La conclusion n’est pas obligatoire. Néanmoins, elle montre que vous vous êtes déjà renseigné sur les écrits professionnels d’un éducateur PJJ. En effet, elle est présente dans presque tous les vrais rapports. Il arrive régulièrement que les magistrats, pris par le temps, ne lisent que cette partie. Une bonne conclusion synthétise, en quelques lignes, l’essentiel des éléments de votre écrit avec votre analyse et vos propositions.

Voici un exemple :  » Christophe, en raison de son parcours complexe, fait face à de nombreuses difficultés sur les plans sanitaire et familial. Pour y faire face, il a parfois recours à la consommation de substances psychoactives, mais prend progressivement conscience que cette solution n’est pas viable à long terme. Alors que sa sortie du CER approche, il nous parait pertinent de lui offrir une prise en charge en semi-autonomie. Cette approche lui permettra de développer son autonomie et de travailler sur son projet professionnel, tout en bénéficiant d’un accompagnement adapté dans le domaine des soins et en respectant ses obligations judiciaires. En offrant à Christophe cette prise en charge en semi-autonomie, nous espérons lui donner les outils nécessaires pour surmonter ses difficultés. Nous croyons fermement en son potentiel et pensons que cette transition vers la semi-autonomie représente une étape cruciale dans son parcours vers une vie plus stable et épanouissante.« 

J’espère que cet article vous sera utile pour préparer le concours ! Si vous souhaitez continuer votre lecture, vous trouverez des informations sur l’épreuve orale ici.

2 réflexions sur “L’épreuve écrite du concours d’éducateur PJJ [2024]”

  1. Calicharane Isabelle

    Bonjour monsieur,

    Je souhaiterai savoir dans quelle mesure vous pourriez m’accompagner davantage dans un démarche plus personnalisée (correction de devoirs, par exemple…) dans la préparation de ce concours. Il y a beaucoup d’enjeux pour moi. Je ne peux pas ne pas l’avoir. Même si c’est un accompagnement payant, je suis disposée à le prendre.

  2. M'COUROUPA Mickaelle

    Monsieur,
    Je souhaite passer ce concours, un accompagnement est -elle mise en place tel que correction des devoirs…
    En vous remerciant par avance,

    Cordialement,

    Mme M’COUROUPA

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