La Protection Judiciaire de la Jeunesse travaille avec des jeunes aux problématiques multiples et complexes. Pour les accompagner au mieux, les éducateurs travaillent en collaboration avec de nombreux partenaires dans divers domaines, dont voici les principaux.
Les partenaires de la PJJ dans le cadre de l’insertion

L’insertion est un domaine important pour les jeunes pris en charge par la PJJ, qui sont souvent en difficulté dans le système scolaire classique et peuvent être déscolarisés. L’objectif de l’éducateur est de maintenir le jeune en activité, car l’inactivité peut augmenter les risques de passage à l’acte délinquant.
La mission locale
La Mission locale est l’un des principaux partenaires de la PJJ dans le domaine de l’insertion. Elle est accessible aux jeunes de 16 à 25 ans. Pour s’inscrire, une carte d’identité et un RIB sont nécessaires. Une fois inscrit, le jeune rencontre régulièrement un conseiller qui lui propose des programmes adaptés à ses besoins. Le conseiller peut également aider le jeune à rédiger son CV, le mettre en contact avec des entreprises, l’accompagner dans les démarches administratives, etc.
Actuellement, de nombreux jeunes sont dirigés vers le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ). Pour bénéficier de ce contrat, l’adolescent doit fournir des justificatifs prouvant qu’il a effectué au moins 18 heures de démarches pour son insertion chaque semaine. En contrepartie, il touche une rémunération d’environ 200 € par mois en tant que mineur. Il existe d’autres dispositifs d’insertion professionnelle qui évoluent régulièrement.
L’éducation nationale
L’éducateur PJJ collabore régulièrement avec l’éducation nationale. Dans le cadre civil, il peut demander des informations sur la scolarité d’un jeune. Dans le cadre pénal, si le jeune est toujours scolarisé, il est primordial de se mettre en contact avec son établissement scolaire. Cette démarche permet d’identifier les difficultés scolaires et/ou comportementales rencontrées par le jeune. Les établissements sont souvent enclins à bénéficier du soutien de la PJJ et peuvent proposer des mesures adaptées telles qu’un emploi du temps aménagé, une prise en charge en ateliers relais ou un stage. L’assistante sociale est souvent le premier interlocuteur dans l’établissement, mais les CPE et les chefs d’établissement peuvent également être sollicités.
L’Ecole de la Deuxième Chance
L’Ecole de la Deuxième Chance (E2C) accueille des jeunes âgés de 16 à 25 ans, qu’ils soient diplômés ou non, en se concentrant particulièrement sur ceux qui sont en difficulté d’insertion. La formation proposée est adaptée au profil de chaque jeune et peut varier en termes de durée et de contenu. Elle se compose généralement d’une alternance d’ateliers théoriques, de démarches en lien avec l’insertion professionnelle et de périodes de stage.
Pour illustrer ce processus, prenons l’exemple d’un jeune accueilli à l’E2C : il pourrait passer trois semaines en formation, avec des cours les lundis et mardis, et une journée dédiée à des démarches en autonomie le mercredi. Ensuite, il effectue un stage de deux semaines pour mettre en pratique les compétences acquises en cours. Selon l’évolution du jeune, l’accompagnement peut être intensifié ou allégé, avec davantage de jours de formation en présentiel ou de périodes de stage. Le jeune bénéficie également d’une allocation dont le montant dépend de son taux de présence en cours.
L’EPIDE
L’Epide, acronyme pour « établissement pour l’insertion dans l’emploi », a été créé en 2005. C’est un partenaire méconnu, mais qui offre un dispositif d’insertion professionnelle complet. Il prend en charge des jeunes âgés de 17 à 25 ans, sans emploi ni formation. Pendant environ 8 mois, ils sont accueillis en internat du lundi au vendredi et bénéficient d’ateliers adaptés à leur niveau, d’une préparation au permis de conduire, de cours de sport, de loisirs, d’actions de solidarité et d’accès à la culture. Les jeunes sont également rémunérés d’environ 500 € par mois. Il existe 20 centres de l’EPIDE répartis sur toute la France.
Bien que ce dispositif puisse être intéressant pour les jeunes pris en charge par la PJJ, il peut parfois être difficile pour eux de respecter le cadre d’inspiration militaire qui y est imposé. La question de l’internat peut également être un frein pour certains jeunes. Cependant, pour ceux qui sont motivés et en recherche d’un accompagnement global, l’EPIDE peut s’avérer être une solution adaptée pour leur insertion professionnelle.
Les Centres de Formation des Apprentis
Les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) sont des établissements de formation professionnelle en alternance, destinés à des jeunes à partir de 16 ans souhaitant se former à un métier. Les CFA offrent des formations dans différents secteurs professionnels tels que l’industrie, le commerce, l’artisanat, l’agriculture, l’hôtellerie, la restauration, etc.
L’alternance en CFA consiste en un enseignement théorique en centre de formation et une expérience professionnelle en entreprise, sous forme de stage ou d’apprentissage. Les apprentis bénéficient d’un contrat de travail avec une entreprise, qui les rémunère selon un pourcentage du SMIC en fonction de leur âge et de leur niveau de formation.
Les CFA proposent des formations allant du CAP au BTS, ainsi que des formations professionnelles supérieures, permettant aux jeunes de se former à différents niveaux et d’obtenir des diplômes professionnels reconnus par l’État. Les programmes de formation sont élaborés en concertation avec les professionnels du secteur concerné, afin de répondre aux besoins du marché du travail et d’offrir des compétences adaptées aux jeunes.
Les jeunes pris en charge par la PJJ peuvent souvent rencontrer des difficultés scolaires et l’apprentissage peut être une solution intéressante, car il permet de limiter les périodes passées en école. Les Centres de Formation d’Apprentis (CFA) sont des partenaires particulièrement utiles, car ils peuvent fournir des informations sur le comportement du jeune à l’école et en entreprise. En cas de difficultés, les CFA peuvent collaborer avec l’éducateur PJJ et la famille pour trouver des solutions adaptées. De plus, ces structures ont l’habitude de travailler avec des partenaires externes, ce qui peut être bénéfique pour les jeunes en difficulté d’insertion.
Les Unités Éducatives d’Activités de Jour
Les Unités éducatives d’activités de jour (UEAJ) sont un dispositif de la PJJ qui permet aux jeunes en difficulté d’insertion de bénéficier d’une prise en charge souple et adaptable à leur profil. Les éducateurs PJJ et les professeurs techniques y travaillent ensemble pour accompagner les jeunes vers une insertion professionnelle réussie.
Les UEAJ offrent une grande flexibilité en termes de durée et d’intensité de prise en charge. Les jeunes peuvent y venir un jour par semaine ou tous les jours, en fonction de leur profil et de leurs besoins. Le contenu des activités proposées est également adapté à chaque jeune, en fonction de son niveau d’autonomie et de ses objectifs.
Les UEAJ sont particulièrement bien adaptées aux jeunes en difficulté, car les éducateurs y sont habitués à travailler avec des profils difficiles. De plus, il est moins fréquent qu’un jeune soit exclu définitivement du dispositif en raison de son comportement ou de ses absences.
Il est important de noter que pour les jeunes de moins de 16 ans, une convention doit être réalisée avec l’éducation nationale pour que l’UEAJ puisse prendre en charge l’élève en raison de son obligation de scolarité. Les UEAJ sont donc un acteur clé de l’insertion professionnelle des jeunes en difficulté.
Les partenaires de la PJJ dans le cadre de la santé

Les jeunes pris en charge par la PJJ peuvent souffrir de diverses problématiques de santé, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Il est donc crucial d’identifier leurs besoins pour leur offrir une prise en charge adaptée. Les éducateurs PJJ peuvent compter sur plusieurs partenaires de santé pour soutenir les jeunes dans leur parcours.
Les Centres Médico-Psychologiques
Les Centres Médico-Psychologiques (CMP) sont des établissements regroupant des professionnels de la santé mentale, tels que des psychiatres, psychologues, infirmiers, assistants sociaux, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes et éducateurs spécialisés. Ces équipes pluridisciplinaires proposent des soins en lien avec la santé mentale et sont pris en charge par la sécurité sociale. Les CMP peuvent intervenir dans des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et des interventions à domicile pour les enfants et les adultes d’un secteur.
Dans le cadre de l’accompagnement des jeunes pris en charge par la PJJ, les éducateurs peuvent rediriger les jeunes et leur famille vers les CMP pour bénéficier d’un accompagnement adapté. Ils peuvent également rencontrer ces professionnels pour échanger sur une situation ou pour évoquer les besoins de santé des jeunes. Les CMP constituent donc un partenaire clé pour offrir un suivi complet aux jeunes.
Les associations
Les associations sont des partenaires clés pour l’éducateur PJJ qui souhaite offrir une prise en charge sanitaire efficace aux jeunes dont il a la charge.
L’association Addictions France (anciennement ANPAA) offre des suivis pour les jeunes et les adultes ayant des problématiques liées aux addictions. Des actions de prévention peuvent également être organisées, notamment lors d’un stage de citoyenneté. Pour les jeunes, des consultations gratuites avec un éducateur spécialisé dans les questions d’addiction sont proposées, appelées « consultation jeune consommateur » ou CJC. Pour les adultes, des rencontres avec un psychologue formé sur le thème des addictions peuvent être organisées.
Le Planning Familial est une association qui propose, entre autres, des accompagnements pour l’éducation à la sexualité et pour aider les jeunes à choisir leur contraception.
Il existe d’autres associations locales sur le territoire de l’éducateur PJJ, avec lesquelles il peut développer des partenariats pour optimiser la prise en charge sanitaire des jeunes. La capacité de l’éducateur à créer un réseau et à travailler avec ces partenaires est déterminante pour assurer la réussite de l’accompagnement des jeunes.
La Maison Des Adolescents
La maison des adolescents (MDA) est une structure qui offre une prise en charge globale et pluridisciplinaire aux adolescents âgés de 11 à 21 ans et à leur entourage familial. La MDA a pour objectif d’offrir une réponse rapide et adaptée aux problématiques des adolescents, en leur proposant un premier rendez-vous au sein de la structure qui consiste en un entretien d’écoute généraliste assuré par des professionnels spécialisés.
Selon la situation, un entretien plus approfondi peut être proposé à l’adolescent et à ses parents, et éventuellement la mise en place, avec leur accord, d’un parcours d’accompagnement personnalisé sollicitant différents professionnels de la structure ou de l’extérieur. La MDA travaille en étroite collaboration avec les partenaires locaux des secteurs de la santé, de l’action sociale, de l’éducation et de la justice, concernés par l’adolescence.
Les professionnels de la MDA assurent une fonction d’accueil, d’écoute, de soutien, et si nécessaire d’orientation des adolescents. Ils sont spécialisés dans les problématiques adolescentes telles que les addictions, la santé mentale, la sexualité, les violences, la scolarité, etc. La MDA peut également proposer des actions de prévention et de sensibilisation en milieu scolaire ou associatif.
En somme, la MDA est une structure clé pour la prise en charge des adolescents en difficulté et constitue un partenaire précieux pour l’éducateur PJJ.
Les hôpitaux
Les hôpitaux peuvent être des partenaires précieux pour la PJJ dans le cadre du suivi des jeunes qu’elle prend en charge. Les services hospitaliers tels que le pôle pédopsychiatrie, la psychiatrie ou les addictions peuvent offrir des réponses adaptées à des problématiques spécifiques des jeunes. Les éducateurs peuvent ainsi être amenés à travailler avec ces services, que ce soit pour le suivi d’un jeune dans un de ces services ou pour obtenir des informations dans le cadre d’une mesure d’investigation. Dans ce dernier cas, il est important de privilégier l’interlocuteur qu’est l’assistante sociale de l’hôpital. La collaboration avec les hôpitaux peut ainsi permettre de bénéficier de compétences et d’expertises complémentaires pour une prise en charge globale et adaptée des jeunes pris en charge par la PJJ.
Le psychologue du service
Le psychologue est un professionnel de la santé mentale qui travaille au sein de l’équipe éducative de la PJJ. Son rôle est d’apporter une expertise psychologique dans l’accompagnement des jeunes suivis par la PJJ. Il peut ainsi aider à comprendre les comportements des jeunes, identifier leurs besoins et proposer des interventions adaptées. En travaillant en étroite collaboration avec l’éducateur, le psychologue peut également aider à développer des stratégies d’intervention pour favoriser le développement personnel et social des jeunes.
Il n’est pas un partenaire à proprement parler puisqu’il travaille dans le même service que l’éducateur. Cela permet, pour certains jeunes qui ont des difficultés à aller à l’extérieur, de venir au même endroit pour rencontrer son éducateur PJJ et un psychologue.
Les partenaires de la PJJ dans le cadre éducatif

Le Service Associatif Habilité
Le Service Associatif Habilité (SAH) est constitué de structures gérées par des associations loi 1901 habilitées par la PJJ. Ces structures sont rémunérées pour mettre en oeuvre des décisions judiciaires telles que des mesures civiles (mesures d’investigation, de milieu ouvert et de placement) et des mesures pénales (mesures de réparation et certains placements).
Le SAH gère environ deux tiers des Centres Educatifs Renforcés (CER) et des Centres Educatifs Fermés (CEF), ainsi que des solutions de placement en famille d’accueil et en semi-autonomie comme des appartements ou des foyers de jeunes travailleurs.
Les éducateurs PJJ, en particulier ceux travaillant en milieu ouvert, sont régulièrement en lien avec les associations habilitées du SAH. Ils échangent des informations sur les situations des jeunes et cherchent des solutions de prise en charge adaptées. Le SAH est donc un partenaire essentiel de la PJJ.
Le conseil départemental
Le Conseil départemental est un partenaire essentiel dans le cadre éducatif, offrant de nombreux services avec lesquels un éducateur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) peut être en lien. Parmi ces services, on retrouve notamment
La Protection Maternelle et Infantile (PMI), qui assure un suivi de grossesse et met en place des mesures de prévention médicales, psychologiques, sociales et d’éducation pour la santé en faveur des futurs parents et des enfants.
La Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes (CRIP) centralise les informations préoccupantes émises par les particuliers et les professionnels
Le service de protection de l’enfance s’occupe, entre autres, de la prise en charge des enfants confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
Le Service de Protection de l’Enfance est celui avec lequel un éducateur PJJ travaille le plus souvent, car les enfants pris en charge par l’ASE sont également susceptibles d’être suivis par la PJJ. Le professionnel du Conseil départemental dispose souvent d’informations précieuses sur la situation de l’enfant et peut être une ressource pour proposer des solutions en cas de difficultés. Il peut ainsi suggérer différents types de prise en charge pour un jeune, tels que le placement en foyer, en famille d’accueil, des séjours de rupture, etc.
Les Instituts Médico-Éducatifs
Les IME sont des structures à mi-chemin entre la scolarité et le soin. Ils ont pour mission d’accueillir des enfants et adolescents handicapés atteints de déficience intellectuelle quel que soit le degré de leur déficience : légère, moyenne ou profonde, accompagnée ou non de divers troubles. Cela peut aller de la déficience légère au polyhandicap. Ces structures sont financées par l’agence régionale pour la santé.
Certains jeunes pris en charge par la PJJ ont été ou sont actuellement suivis dans des IME. Les éducateurs peuvent ainsi prendre contact avec ces structures pour échanger sur les situations et trouver des solutions ensemble en cas de difficulté. Plusieurs interlocuteurs peuvent être sollicités, tels que le référent éducatif du jeune, le psychologue, l’assistante sociale ou encore le chef de service.
Les Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques
Les Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) sont des structures qui accueillent des enfants ou des adolescents présentant des difficultés psychologiques, notamment des troubles du comportement qui perturbent leur socialisation et leur accès aux apprentissages. Certains des jeunes pris en charge ont des capacités intellectuelles normales, mais les difficultés psychologiques dont ils souffrent représentent une forme de handicap. Les ITEP se situent à mi-chemin entre le soin et l’éducation.
Les équipes pédagogiques des ITEP sont constituées de psychologues, d’orthophonistes, d’éducateurs, de psychomotriciens et d’enseignants.
Les ITEP peuvent être des partenaires essentiels pour les éducateurs de la PJJ. Il arrive régulièrement que des jeunes pris en charge par la PJJ aient été ou soient scolarisés en ITEP. Dans ce cas, la collaboration avec l’équipe peut permettre d’obtenir des informations sur la situation et de proposer des solutions ensemble.
A retenir
- Dans le cadre de l’insertion, la mission locale et les UEAJ vont être une ressource majeure pour les jeunes de plus de 16 ans. Avant cet âge, il est souvent nécessaire de trouver des solutions avec l’éducation nationale.
- Pour la prise en charge sanitaire des jeunes, il existe de nombreuses structures différentes selon la problématique. Dans le cadre d’un suivi psychologique, la maison des adolescents ou le CMP seront souvent des partenaires privilégiés.
- Sur le plan éducatif, le SAH est un partenaire incontournable, notamment pour la recherche de solutions de placement. Le conseil départemental peut aussi aider l’éducateur PJJ à trouver des solutions lorsqu’un jeune est pris en charge à la fois par l’ASE et par la PJJ.