Où travaille un éducateur PJJ

Le lieu où travaille un éducateur de la PJJ influence directement ses missions. Il existe quatre domaines d’activité différents dans lesquels il peut intervenir. Chacun possède ses structures et spécificités propres. On retrouve :

L’éducateur PJJ en milieu ouvert

Où travaille un éducateur PJJ : en milieu ouvert

Que fait un éducateur PJJ de milieu ouvert ?

Son premier rôle est de mettre en œuvre les mesures ordonnées par les magistrats. Il travaille dans deux cadres législatifs différents : civil et pénal.

Le civil correspond à la protection de l’enfance. Dans ce domaine, l’éducateur PJJ en milieu ouvert réalise des enquêtes sociales approfondies. La particularité de ces enquêtes est leur caractère pluridisciplinaire. Deux de ces trois professionnels doivent être impliqués dans chaque mesure : éducateur, psychologue, assistante sociale. Parfois les trois sont présents.

Le pénal correspond au suivi des mineurs délinquants. Appelé aussi éducateur « fil rouge », il est présent du début à la fin du parcours pénal d’un mineur.

Où travaille l’éducateur PJJ en milieu ouvert

Il travaille dans une Unité Educative de Milieu Ouvert (UEMO). Celle-ci est rattachée à un Service Territorial Educative de Milieu Ouvert (STEMO). Un territoire peut comporter plusieurs UEMO, qui ensemble constituent un STEMO.

Ces unités ont également une mission de permanence éducative auprès du tribunal sur certains territoires (PEAT). Ils réalisent aussi un recueil rapide de renseignements éducatif quand un mineur est déferré devant un juge. Certains territoires possèdent une unité spéciale, l’UEAT qui prend en charge cette mission.

Un STEMO peut également être constitué, selon les territoires, d’une Unité Educative Auprès du Tribunal (UEAT) et/ou d’une Unité Educative d’Activité de Jour (UEAJ).

Mon avis sur le fait de travailler en milieu ouvert

Pour commencer, ce travail est particulièrement adapté aux professionnels qui aiment l’autonomie. Ils vont pouvoir gérer eux-mêmes leur emploi du temps. Les horaires de travail sont le plus souvent des horaires de bureaux. Ils sont souples et compatibles avec une vie famille.

Le travail en lui même est passionnant. On peut parfois prendre en charge un mineur pendant plusieurs années. On se rend compte de l’impact de notre travail au fil des mois.

Enfin, on ne travaille pas seul, quand on le souhaite on peut solliciter notre équipe. Certaines situations difficiles nécessitent de prendre du recul en demandant l’avis de nos collègues.

L’éducateur PJJ en hébergement

Où travaille un éducateur PJJ : en hébergement

Que fait un éducateur PJJ en hébergement ?

Il travaille auprès de mineurs placés par un juge des enfants ou un juge d’instruction. En hébergement, un éducateur PJJ partage le plus souvent la vie quotidienne des jeunes : lever, vie collective, repas, couchers, activités diverses… Il accompagne les adolescents au mieux pour favoriser leur bonne évolution. Il s’assure que le cadre et les règles de la structure soient respectées.

Les horaires sont souvent répartis en service de matin, d’après-midi et de nuit week-end compris. Voici un exemple de fonctionnement :

  • Service de matin : 7h – 15h
  • Service d’après-midi : 14h 23h
  • Service de nuit : 22h 8h

Dans certaines structures, les éducateurs font également des journées entières, par exemple 8h-20h.

En hébergement, un éducateur bénéficie également de différentes primes :

  • Prime fixe qui dépend de la structure, entre 200 € et 500€ environ par mois
  • Prime de nuit, de travail le dimanche et jours fériés

Où travaille un éducateur PJJ en hébergement ?

Il travaille dans un établissement de placement pénal. Il en existe plusieurs types. gérés soit par la PJJ, soit par une association mandatée par la PJJ. C’est ce qu’on appelle le Service Associatif Habilité (SAH). Les éducateurs PJJ titulaires ne peuvent pas travailler dans un établissement géré par le SAH.

Voici les différents lieux de placements pénal ou peut travailler un éducateur PJJ :

L’Unité Educative d’Hébergement Collectif (UEHC)

L’UEHC de Clermont-Ferrand en 2021

Pour commencer, l’UEHC, c’est un peu le foyer de base à la PJJ. Il peut accueillir jusqu’à 12 jeunes, filles ou garçons, de 13 à 21 ans. Le cadre est celui d’un foyer classique, ni plus ni moins. La différence avec un foyer de l’enfance par exemple, c’est que le comportement du jeune au sein du foyer peut avoir un impact sur le plan judiciaire.

La présence éducative est normale, c’est à dire qu’en journée on trouve entre un et deux éducateurs de service en moyenne. Les placements en UEHC durent en théorie 6 mois, cette durée est renouvelable.

Pour finir, les UEHC réalisent des accueils préparés et en urgence. L’éducateur de milieu ouvert référent du jeune les contacte pour organiser à l’avance le placement. L’équipe éducative a le temps d’étudier le profil du jeune et indique ensuite si elle en mesure de l’accueillir ou non. Les accueils d’urgence ont lieu suite à un déferrement, le temps de réflexion est beaucoup plus court. C’est souvent le responsable d’unité qui reçoit un coup de téléphone et indique dans la foulée s’il accepte de recevoir un jeune en urgence ou non.

L’Unité Educative d’Hébergement Diversifié (UEHD)

Ce qu’on appelle l’hébergement diversifié, c’est quand on multiplie les types d’accueil pour un jeune. Dans ce type d’unité, pas de collectif comme dans un foyer ordinaire. Les jeunes vivent :

  • Dans des familles d’accueil
  • En foyer de jeune travailleur (FJT)
  • Dans des appartements de semi-autonomie
  • En placement à domicile : ils vivent dans leur famille mais l’équipe éducative les voit régulièrement. En cas de difficultés, un accueil relais peut-être proposé.

Les éducateurs ne vivent pas au quotidien avec les jeunes. Ils leurs rendent régulièrement visite et les accompagnent pour leurs démarches. Un objectif de ce type d’unité est souvent d’accompagner les jeunes vers l’autonomie.

L’Unité Educative d’Hébergement Diversifié Renforcée (UEHD-R)

L’UEHD-R est semblable à l’UEHD, sauf qu’elle possède un collectif (un mini foyer) réduit. La capacité varie selon les UEHD-R, elle ne dépassé généralement pas 6 places. Ce collectif a plusieurs utilités :

  • Servir de sas d’observation et d’évaluation avant une orientation vers un autre mode de prise en charge
  • Permettre un retour sur le collectif en cas d’incident en famille d’accueil par exemple
  • Mettre en place certaines activités de groupe

Le Centre Educatif Renforcé (CER)

Ce placement contraignant est réservé aux mineurs multirécidivistes en grande difficultés ou en voie de marginalisation. Chaque CER a son propre fonctionnement. L’équipe est le plus souvent constituée d’un chef de service, d’éducateurs, d’une maitresse de maison et d’un psychologue.

La spécificité de ces établissements est la phase de rupture qu’ils proposent. Le mineur est pendant une période isolé de son milieu naturel : sa famille, le lieu où il vivait auparavant et se retrouve souvent à la campagne sans pouvoir contacter ses proches. Souvent, beaucoup d’activités sportives sont imposées.

Le placement se déroule généralement en trois phases : rupture, remobilisation, orientation et projet de sortie. Chacun a sa particularité et permet une évolution progressive des jeunes dans un environnement cadrant. Les éducateurs sont particulièrement présents auprès des jeunes et réalisent de nombreuses activités à leurs côtés.

Ces placements se déroulent par session qui durent le plus souvent entre 3 et 6 mois. Les jeunes commencent et terminent ensemble leur placement.

Le Centre Educatif Fermé (CEF)

Les CEF ont été créés en 2002 et constituent souvent une alternative à l’incarcération. On les appelle centre éducatifs fermés mais ils ne sont pas toujours fermés physiquement. Par contre, les jeunes placés le sont dans le cadre d’un contrôle judiciaire, d’un sursis probatoire ou d’un aménagement de peine. Cela veut dire que s’ils ne respectent pas le cadre de leur placement, ils risquent la prison.

Les placements dans ces structures durent six mois, renouvelable une fois. La présence éducative est importante, ces centres sont ceux qui disposent des moyens les plus importants. Le cadre est strict, les journées sont rythmées par des activités. On retrouve souvent un fonctionnement par phase dans le placement d’un jeune : évaluation (1mois), remobilisation (2 à 3 mois), orientation et projet de sortie (2 à 3 mois).

Mon avis sur le fait de travailler en hébergement

Tout d’abord, le plus souvent, les jeunes placés n’ont pas choisi d’être ici. Ils ont des parcours chaotiques et en conséquence de fortes personnalités. On va vivre avec eux, parfois du matin au soir et plusieurs jours de suite. Cela demande un grand investissement à leurs côtés. On partage les bons comme les mauvais moments.

Les horaires sont variables, il est plus simple de travailler en foyer quand on a peu de contraintes personnelles. Par ailleurs, l’équipe est très importante. Une équipe soudée permet d’impulser une dynamique positive et d’avoir une atmosphère sécurisante pour les jeunes. Une équipe défaillante risque, au contraire, de voir se multiplier les incidents. En définitive, le travail en hébergement est intense, et permet de vivre des temps forts.

L’éducateur PJJ en insertion

Où travaille un éducateur PJJ : en insertion

Où travaille un éducateur PJJ en insertion ?

Il travaille dans une Unité Educative d’Activité de Jour (UEAJ). Ces structures appartiennent à la PJJ.

Que fait un éducateur PJJ en insertion ?

Il est spécialisé dans l’accompagnement des mineurs en difficultés sur le plan scolaire ou de l’insertion. L’éducateur va leur proposer un accompagnement adapté à leur profil :

  • Travail sur des savoirs être : ponctualité, se présenter, politesse…
  • Participation à des ateliers : médias, sport, santé…
  • Recherche de stage ou d’apprentissage
  • Rescolarisation

Les jeunes pris en charge sont souvent des mineurs qui sont sortis du circuit scolaire habituel. En premier lieu, la prise en charge d’une UEAJ a l’avantage d’être plus souple. Les professionnels qui la composent ont l’habitude de travailler avec un public parfois difficile. Ils peuvent de surcroit proposer un emploi du temps adapté au profil du jeune. Par exemple, avec des activités auxquelles il vient uniquement les matins ou certains jours de la semaine.

Un adolescent en difficulté va commencer par apprendre des savoirs faire de base. Au fer et à mesure de ses avancées, il, va être accompagné vers une rescolarisation, une mise en stage ou une recherche d’apprentissage.

Les horaires dans ce type de structure sont assez réguliers, les prises en charge ont généralement lieu entre 9h et 17h en semaine.

Mon avis sur le fait de travailler en insertion

Je n’ai jamais été éducateur en UEAJ. Je travaille néanmoins régulièrement en lien avec ces structures. Pour commencer, les professionnels ont l’air d’avoir une grande liberté sur les accompagnements et les activités qu’ils peuvent proposer. Par ailleurs, l’équipe s’appuie sur les envies et les forces de chacun pour proposer un programme intéressant aux adolescents accueillis. Enfin, le cadre de travail est agréable mais nécessite une bonne dynamique d’équipe.

L’éducateur PJJ intervenant en détention

C’est une mission spécifique au sein de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. L’éducateur va en effet intervenir dans une structure gérée par l’administration pénitentiaire.

Il existe deux types de statut pour les jeunes qui sont incarcérés

  • Les prévenus, qui sont en détention provisoire suite à un mandat de dépôt et attendent leur jugement
  • Les condamnés, qui sont jugés et purgent leur peine

Les horaires sont fixes, l’éducateur est présent uniquement en journée journée et ne peut pas venir ou partir quand il le souhaite. Le reste du temps, les surveillants pénitentiaires prennent le relais.

Où travaille un éducateur PJJ en détention ?

Il existe deux lieux d’incarcération pour les jeunes à partir de 13 ans :

L’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM)

Dans cette structure, l’éducateur partage le quotidien des jeunes pendant la journée. Il a plusieurs rôles : lien avec la famille, mise en place du projet de sortie et mise en place d’activités. Il travaille en binôme avec un surveillant pénitentiaire, qui s’occupe du maintient de l’ordre et du respect des règles. Au sein d’un EPM, la PJJ travaille avec l’administration pénitentiaire, c’est cette dernière qui dirige la structure.

Le Quartier Mineur (QM)

L’éducateur intervenant dans ces structures fait d’abord le lien entre la famille et le jeune incarcéré. Il accompagne ensuite ce dernier dans la construction de son projet de sortie. Au quotidien, il peut mettre en place des activités avec l’accord de l’Administration Pénitentiaire.

Mon avis sur le fait de travailler en détention

J’interviens souvent auprès des mineurs incarcérés dont j’ai le suivi. Le travail au sein d’une prison est difficile. En premier lieu à cause de l’environnement de travail. Souvent, les locaux ne sont pas particulièrement accueillants, on s’en doute. Ensuite, les éducateurs sont confrontés aux situations les plus complexes. Il faut composer avec les règles de la prison, qui ne collent pas toujours avec le travail éducatif. Les relations entre les éducateurs et les surveillants sont importantes. S’ils ne s’entendent pas, le travail est moins efficace.

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